Près du vieux port de Barcelone
Dans un bar un vieux gramophone
Rabâchait cet air du bon vieux Paris
Un marin qui venait de Sumatra
Qui voulait aimer et se battre
Dans ce bar rentra un soir un peu gris
Une fille aux cheveux de sirène
Belle comme une nuit de saphir
Lui dit viens, et dans une même haleine
Ils se sont aimés à faire envie
Ça dura le temps d'une escale
Mais l'étreinte de ses mains pâles
Sur les mers lointaines le poursuivit
Ne pouvant supporter sa peine
Il revint chercher la sirène
Avec un autre homme elle était partie
Ah !...marin étourdi d'alcool
Tête brûlée et la chanson folle
Tourna, tourna sur le gramophone
A peu à peu noyé sa raison
Près du vieux port de Barcelone
Dans un bar un vieux gramophone
Rabâchait cet air du bon vieux Paris
Accoudé près de lui un homme
Isolé ne voyant personne
Est perdue dans sa rêverie
La patronne autrefois une artiste
Maquillée pour cacher les dégâts
Les bras chargés de bijoux factices
D'une voix usée vient vers moi
Regardez moi ce vieux bonhomme
Toute la nuit il nous assomme
Près de son phono
Qu'est ce qu'il croit trouver ?
Mais lui tout seul dans la pénombre
De ce bar cherchait une ombre
Qui rôdait sans cesse dans son passé
Si vous allez à Barcelone
Laissez jouer le gramophone
Ne l'arrêtez pas car le coeur meurtri
De ce vieux à l'âme si tendre
Étonné de ne plus l'entendre
Voulait s'arrêter aussi
Avec lui avec lui avec lui
C'est sa vie...