Pour transpirer mes envies de plus loin
Comme d'autres vont aux putes ou chez l'méd'cin
De temps en temps je risque un tour au port
Qui a d'plus en plus la tronche du décors
D'un grand théâtre abonné au bouillon
Qui s's'rait fait sucrer ses subventions
Un théâtre sans affiches ni acteurs
Surnageant qu'avec des amateurs
Refrain:
La race des mat'lots est en voie d'extinction
Comme celle des curés, des bolchos, des hannetons
Inscrits maritimes à l'ANPE
Ils jouent en minimes en attendant mieux
Tous les bateaux sont rendus au musée
Y'a plus guère que ceux des plaisanciers
Ces rafiots là ne prennent plus d'eau gerbée
Au sens propre comme au sens figuré
Les quais qui m'branchent sont pour les goëlants
Pour les mouett's qui copulent en volant
Au bout des chaînes y'a qu'des bailles enlisés
Rouillé comme les crins d'un irlandais.
Y'a qu'les bistrots qui semblent s'agiter
Pour empêcher le désert d'avancer
Marins d'occase agglutinés au bar
Banquiers, chômeur ou fonctionnaires pistards
On oublie qu'entre deux ventrée d'bière
Y'avait souvent une sacrée dose de mer
On laisse la croûte on ne mange que la mie
La même escale hier comme aujourd'hui
Qu'un rescapé s'en viennent touiller la barre
Aussi sec tout la quartier s'embrase
Y'a plus de flashs et d'monde sur les pontons
Qu'pour les ricains à la libérations
C'est le progrès c'est la vie c'est couillon
Heureusement y'a encore des chansons
De Djiboudjep, Long John ou Cabestan
Où tu peux trouver des survivants...